Et si une boulangerie vous disait qu’il n’y a pas de baguettes chez elle ? Pas une seule. Même pas en réserve. Ce choix radical peut surprendre dans un pays où la baguette est reine. Et pourtant, un artisan a fait ce pari audacieux… pour une bonne raison.
Une boulangerie sans baguette, vraiment ?
En France, la baguette est bien plus qu’un simple pain. Elle fait partie de notre quotidien et de notre culture. D’ailleurs, selon un sondage Ifop réalisé en 2023, 72 % des Français se rendent en boulangerie plusieurs fois par semaine. Et très souvent, ils ressortent avec au moins une baguette sous le bras.
Ce qui étonne, c’est que malgré l’augmentation des prix, la baguette reste incontournable. En dix ans, son prix moyen a grimpé de 15 centimes pour la classique et de 30 centimes pour la tradition. Cette hausse s’explique notamment par la flambée des matières premières comme le blé, mais aussi du coût de l’énergie.
Alors, pourquoi un boulanger choisit-il sciemment de ne pas en vendre ? C’est ce que nous allons découvrir.
Jean-Luc Lacome : l’artisan qui a dit non à la baguette
Jean-Luc Lacome est boulanger à Grenade, en Haute-Garonne. Depuis 2018, il a décidé de prendre un virage que peu osent emprunter : ne plus fabriquer de baguettes.
Mais pas de panique. Son étal ne reste pas vide. Bien au contraire. Jean-Luc mise tout sur les pains au levain et les pains spéciaux. Son objectif ? Se démarquer de la concurrence, mais aussi proposer une autre expérience boulangère à ses clients. Il le dit lui-même : c’est un choix stratégique, pas une question de rentabilité.
Dans une vidéo partagée sur Instagram, il raconte les réactions parfois amusées, parfois déconcertées des clients lorsqu’il leur annonce qu’il ne propose pas de baguette. Certains s’en vont, surpris. D’autres, curieux, restent et goûtent ses créations… et reviennent !
Des alternatives originales pour séduire autrement
Ce choix n’est pas né du jour au lendemain. Jean-Luc a commencé dans une toute petite boulangerie avec peu d’espace. Il fallait donc faire des choix. Et plutôt que de proposer une gamme trop étendue, il a préféré se concentrer sur des grosses pièces de pain au levain.
Et pour ne pas décevoir totalement les amoureux des pains longs, il a imaginé une flûte aux graines. Plus rustique, plus nutritive, mais qui, par sa forme allongée, vient combler un peu l’absence de la baguette. Malin, non ?
Les clients adhèrent… et saluent l’audace
Dans les commentaires de ses publications, les messages de soutien affluent :
- « Bravo, enfin quelqu’un qui se démarque ! »
- « Une belle philosophie et des pains qui doivent être délicieux. »
- « Un passionné, et ça fait toute la différence. »
On sent ici que les consommateurs ne recherchent pas seulement un produit, mais aussi une vision, une authenticité. Jean-Luc n’essaie pas de plaire à tout le monde, mais de bien faire ce qu’il aime.
Changer les habitudes, petit à petit
Refuser de vendre des baguettes, c’est aussi poser une question sur nos habitudes de consommation. Et si l’on redécouvrait d’autres pains, plus riches, plus digestes, parfois à base d’ingrédients anciens ou biologiques ?
Jean-Luc n’impose rien. Il propose. Et petit à petit, certains anciens sceptiques deviennent fans de ses pains « hors normes ».
Et si demain, la baguette n’était plus si incontournable ?
La baguette restera sûrement un emblème fort de la culture française. Mais des artisans passionnés comme Jean-Luc montrent qu’un autre modèle est possible. Un modèle qui respecte les contraintes de l’artisanat, privilégie la qualité, et assume des choix parfois inédits.
Alors la prochaine fois que vous entrez dans une boulangerie, posez-vous cette question : et si je testais autre chose que la baguette ? Vous pourriez être agréablement surpris.
